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Poesia : de la Poésie, des textes libres
25 septembre 2017

MÉMOIRE

Comment se fait-il qu’il y ait des choses que l’on a envie de partager avec quelqu’un en lui disant, ou que l’on s’interdit de lui raconter, et qui restent en mémoire tant que l’on ne s’en est pas déchargé ?
Cela peut être une expérience vécue, généralement seul, une remarque ou une idée que l’on s’est faite à propos d’un sujet lié plus ou moins directement à la personne à laquelle on souhaite en parler.
Parfois on ne sait même pas à qui dire ce que l’on a envie de dire.
Ce qui est commun à tous ces cas, c’est que si l’on garde le silence, régulièrement la chose revient en tête.
C’est une tâche de fond qui, tant qu’elle reste à accomplir, est ramenée à la conscience.
Quelque part dans notre mémoire se trouvent stockés des éléments de ce genre qui sont parcourus de temps à autre.
C’est un peu une torture de l’esprit, surtout pour ce que l’on s’est interdit de raconter, car le seul moyen pour s’en libérer est de partager l’expérience ou l’idée.
Parfois on ne trouve pas le moment propice, ou l’on n’ose pas, ou l’on se dit qu’il ne faut pas, et peut-être ne le faut-il pas, mais cela forme un poids dans l’esprit qui peut être pénible à porter.
Parfois notre hésitation est idiote et l’on tarde pour de mauvaises raisons, et le mieux est de dire tout de suite ce que l’on a en tête.
Écrire pour soi ou pour l’autre mais sans lui faire lire peut aider aussi, mais ce n’est pas toujours aussi efficace.
Une fois la tâche effectuée, la mémoire s’en trouve libérée et elle ne revient plus en tête.
Pour le bien être, il vaut mieux ne pas accumuler ce genre d’éléments.
Peut-être que lorsqu’il y en a trop, certains disparaissent de la mémoire, mais l’on peut penser qu’ils ne le font pas sans laisser un sentiment d’inachevé qui assombrit l’humeur.

Pourquoi, au contraire, certaines idées qui nous paraissent bonnes sont oubliées à peine quelques minutes après les avoir formulées dans notre tête ?
Lorsque l’on essaie de se rappeler ce à quoi on a pensé juste avant, on ne rencontre parfois qu’un brouillard duquel rien n’émerge, on sent une résistance à l’effort de réactiver les processus de réflexion.
Il faut essayer de retrouver le déclencheur de la succession de pensées qui a mené à l’idée que l’on cherche à retrouver.
Cela se fait à tâtons, dans ce brouillard que l’inconscient tente de nous faire quitter en nous menant vers de nouvelles images, éloignant définitivement l’idée de notre conscience.
L’effort même de se rappeler tend à se faire oublier.
Bien sûr, la fatigue, avec le besoin de repos de l’esprit, augmente la difficulté.
Mais parfois, parce que la volonté était la plus forte, ou parce que la chance de se raccrocher à un déclencheur est là, parfois à portée du regard, on retrouve l’idée que l’on a eue.
Alors la mémoire joue son rôle car le fait de dérouler le fil pour la seconde fois le rend plus solide dans le temps.

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