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Poesia : de la Poésie, des textes libres
10 septembre 2017

SUBSTITUT

Lorsque l’on se coupe d’une habitude qui prend beaucoup de temps, en particulier quand il s’agit du fait de communiquer avec d’autres, il est difficile de trouver un substitut satisfaisant.
On ne peut pas toujours dormir, créer, lire, regarder des films, jouer.
Parfois on a tout simplement envie de ne faire aucune de ces choses là.
Même si l’envie existe dans l’absolu, elle n’est pas toujours présente en pratique.

Pourquoi se couper de son habitude de communication si le vide qu’elle laisse est si difficile à remplir ?
Parce que parfois on sent la nécessité de s’isoler chez soi pour se retrouver, même si se retrouver seul est douloureux et si le besoin d’une compagnie inexistante se fait sentir.
Au moins ce besoin n’est pas toujours explicite, et sa seule trace est alors un malaise dont la source semble indéterminée, et que l’on évite soigneusement d’expliquer.
On essaie alors de le combattre par la multiplication de petites actions.
Un peu de ci, un peu de ça, sans s’impliquer beaucoup dans aucune des tâches, en faisant en sorte de ne pas trop réfléchir.

Tout de même, les journées passent alors très lentement, même si une fois arrivé le soir le temps semble au contraire s’être envolé.
Impossible alors de faire la liste complète de tout ce que l’on a fait, car on peut avoir fait beaucoup de petits riens ou quelques petites choses mais pas toujours en une seule fois, toute activité étant entrecoupée d’inaction.
De nos pensées on oublie les sujets tout de suite après les avoir évoqués et au final il n’y a presque rien à retenir de la journée.
Tout ce que l’on a fait, on l’a fait pour soi, mais est-ce que cela a plus de valeur que cette habitude dont l’excès nous déstabilise ?
Cela nous a surtout montré ce que l’on n’a pas fait mais que l’on aurait voulu faire, ce que l’on est incapable de faire de manière satisfaisante.

À certains moments surgit l’impression que l’on se prive d’une chose qui nous est nécessaire, et la fierté nous empêche d’accepter le besoin de reprendre cette habitude, parce que l’on avait bien senti la nécessité de l’abandonner un moment, qu’il faut que ce besoin soit criant pour s’y abandonner de nouveau, et qu’un vague malaise ne paraît pas suffisant.
Pourtant ce vague malaise peut se faire très présent, lancinant.

La privation de communication, si elle semble parfois nécessaire, n’est pas chose aisée, même lorsqu’elle est volontaire.
Parfois on attend une cause extérieure dont on sait l’instant venir pour reprendre le cours d’une vie moins hors du monde.
De l’intérieur, cela peut ressembler un peu au fait de se priver de repas après avoir eu une indigestion.
On se sent mal, et parfois on se demande si ce que l’on ressent est de la faim, mais on ne reprend que lorsque l’on en est certain.

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