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Poesia : de la Poésie, des textes libres
6 mars 2021

LA FÊTE

Une personne seule à une fête, restant à l’écart.
On lui propose de se joindre aux autres, de faire partie de la farandole.
On la prend par le bras, mais elle se libère, refuse de se laisser entraîner.
Alors on la laisse seule, à observer ces gens s’amuser tous ensemble.
Si elle ne participe pas à la fête, ce n’est pas par timidité, par manque d’assurance, ni même par peur de la honte.
C’est qu’elle n’en ressent tout simplement pas l’envie, et que l’observation de cette frénésie festive lui convient mieux que d’en faire partie.
Ce n’est pas d’être invitée dont elle a besoin, mais de quelqu’un qui, comme elle, se détache de la foule, et se joigne à elle, dans l’intimité, à l’écart de toute cette animation.
Pourquoi faudrait-il faire comme les autres, se fondre dans la masse ?
La fête est-elle la chose la plus intéressante à faire ?
C’est peut-être seulement la plus sécurisante pour qui n’aime pas être isolé.
Ceux qui s’y plongent comprennent mal que l’on puisse préférer rester à l’écart.
Il n’y a presque personne pour la délaisser assez longtemps et prendre le temps de dialoguer avec qui ne fait que l’observer de loin.
Ceux qui ne rentrent pas dans la danse interrogent, mais de manière passagère, rarement profonde.
Les comprendre nécessite de penser autrement, ce dont les fêtards sont incapables, entraînés qu’ils sont par l’élan impulsé par la foule, qui ne réclame rien d’autre que l’action, donc précisément de ne pas penser.
Les fêtards invitent à la fête, qu’il ne faut pas gâcher, mais sont limités dans son cadre et comprennent mal qu’autre chose est possible.
En dehors, c’est forcément l’exclusion, voire la folie, qui guette.

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