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Poesia : de la Poésie, des textes libres
24 avril 2013

À PROPOS D’OPINIONS

Jusqu’à un certain âge que je situerais autour de vingt-six ans, je n’avais, à propos d’un très grand nombre de sujets voire de tous ceux liés à la société, aucune opinion.
Bien que souhaitant en avoir, j’étais malgré tout satisfait de ne pas en avoir qui soit dictée par mon entourage ou mon environnement.
Maintenant j’en ai davantage, nées pour des raisons que je n’ai pas explorées.
Je ne les listerai pas, ce n’est pas mon propos ici.
Certaines (toutes ?) me semblent très fermes.
Pourtant je ne suis pas certain de pouvoir les justifier par des arguments solides.
Je sais bien qu’elles sont tout à fait subjectives, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle pendant si longtemps je n’en ai pas eu.
Des opinions contraires peuvent être justifiables, elles dépendent du vécu et de l’environnement des personnes qui les émettent.
Je me suis ainsi longtemps demandé : Pourquoi avoir une opinion, puisque je comprends et accepte le plus souvent les arguments d’opinions divergentes ?
Et de quel droit m’approprier une opinion plutôt que son contraire ?
C’est pourquoi je me blâme parfois aujourd’hui d’avoir des opinions sans pouvoir argumenter suffisamment sérieusement sur certaines d’entre elles.
Ce n’est pas le cas pour toutes ; il y en a qui reposent sur des observations et des réflexions nées de la confrontation avec l’expérience.
Je me dis malgré tout que ces observations et réflexions n’ont rien de scientifique.
Je connais en effet le biais provenant du fait que l’on retient facilement ce qui confirme ce que l’on pense et que l’on ne prend pas en compte ce qui pourrait l’infirmer.
Autrement dit, je pense que mes opinions ne sont confortées que grâce au fait que je préfère ignorer ce qui pourrait m’inciter à revenir sur elles et éventuellement à les changer.

Lorsque je n’avais pas d’opinion, j’étais libéral dans le sens où j’acceptais les opinions des autres sans les trouver mauvaises pour la plupart.
Maintenant que j’ai des opinions, je me vois parfois virulent à les défendre ou même à essayer de les partager, cela m’effraie.
Heureusement je crois que je ne cherche pas à les imposer aux autres ; de toute façon je ne sais que trop qu’il est impossible de faire changer quelqu’un.
Mais je n’aime pas ma manière de penser que mon avis est le meilleur, et que les autres devraient avoir le même.
Il m’est arrivé de me fâcher avec quelqu’un à propos d’un sujet technique sur lequel je suis devenu particulièrement virulent.
Je crois toujours que mes arguments en faveur de mon opinion sont les bons et qu’il suffit de les entendre pour se ranger à mon avis.
Cependant j’ai le sentiment que mes interlocuteurs peuvent rester complètement sourds à mes arguments que je pense plus profonds que les leurs qui me semblent le plus souvent nés de vieilles habitudes.
En y réfléchissant, je me dis alors que l’inverse pourrait bien se produire : quelqu’un pourrait vouloir m’ouvrir les yeux à une opinion contraire à la mienne, et je pourrais rester sourd à des arguments extrêmement valables pouvant balayer les miens.

C’est pourquoi je pense qu’il faut toujours essayer de rester ouvert à toute opinion, essayer d’en saisir les raisons.
L’opinion personnelle ne doit naître qu’après mûre réflexion, et ne jamais être imposée par le premier venu, celui qui parle le plus fort ou en dernier.
Et l’opinion faite ne doit pas devenir l’occasion de vouloir l’imposer ; qui sait, elle pourrait bien changer avec le temps.

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